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TODAY IN THE BUREAU : Chronique 1


CHRONIQUES D'UNE CADRE DROLEMENT EGOTIQUE

by Emily K.

« Le génie incompris ... ou pas »

 

Today in the Bureau, j’ai une fois de plus prouvé pourquoi je suis irremplaçable… Ou alors, pourquoi je suis un danger public.

Tout dépend du point de vue. Vous savez, cette petite voix dans ma tête qui me dit chaque matin en enfilant mon blazer : « Aujourd’hui, tu vas les épater. » Eh bien, disons qu’elle a un sens de l’humour plutôt sadique.

Ça a commencé comme n'importe quel autre jour dans la vie d'Emily, future star du business (ou du moins c’est ce que j’aime croire). Je suis entrée dans la salle de réunion avec ma démarche de Beyoncé, prête à dominer la scène. Et là, bien sûr, la technologie a décidé de trahir le maître. Impossible de faire fonctionner cette fichue présentation PowerPoint. Pas que j'en avais réellement besoin — mes idées suffisent à illuminer la pièce, n'est-ce pas ? Enfin, c'est ce que je pensais avant d'entendre la voix du chef de projet s'élever dans un murmure qui, honnêtement, avait l'air de sortir tout droit d'un film de James Bond : « Emily, est-ce qu'on peut passer à la présentation, ou tu veux que Q t’envoie un gadget pour ça ? »

Ah, cet humour d'entreprise si... inspirant.

Mais moi, je ne suis pas du genre à me laisser démonter. J’ai balancé, avec mon plus beau sourire : « Pourquoi utiliser PowerPoint quand tu as le pouvoir de la persuasion, hein ? » Réponse silencieuse, visages confus autour de la table. Apparemment, la salle de réunion n’était pas prête pour ce genre de finesse rhétorique.

Bref, la réunion suit son cours et, comme toujours, c’est à moi de sauver la situation. À un moment donné, il est devenu évident que personne ne comprenait l’ampleur du problème que nous allions rencontrer avec ce client. « Vous savez, c'est exactement comme dans Le Diable s’habille en Prada », ai-je dit en me tournant vers Jean-Baptiste, mon collègue le plus proche de l'intelligence humaine. « Je suis Miranda Priestly ici, et tout le monde autour de cette table est Andy Sachs. Vous ne voyez pas que ça ne va pas marcher si vous ne comprenez même pas ce qui est en jeu ?! »

Un silence pesant s'est installé. Je pense que je venais de faire pleurer quelqu'un (encore). Qu'importe, mon génie est souvent incompris.

Ensuite, je me suis souvenue qu’il y a des jours où je suis censée jouer la carte de l'humilité. Alors, dans un élan d'auto-dérision, j’ai ajouté : « Mais en même temps, avec ma chance, je suis plus Bridget Jones que Miranda. Je vous parie que d'ici la fin de la journée, je trébucherai sur mes propres talons, renverserai mon café sur un dossier crucial, et j'aurai toujours l'air fabuleuse en faisant tout ça. » Rires polis. Parfois, je me demande s’ils comprennent vraiment mon humour, ou s’ils sont juste terrifiés à l’idée de ne plus avoir leur leader suprême (moi) à la barre.

Vous voulez savoir ce qui est arrivé ensuite ? Exactement ce que j'avais prédit. À peine une heure plus tard, je me suis retrouvée dans l'ascenseur, une pile de dossiers dans les bras, un café dans l'autre main, quand BAM ! La porte s'est refermée sur mon talon. Je me suis retrouvée à lutter contre une porte d'ascenseur récalcitrante, essayant de sauver à la fois mon pied, mes documents et ma dignité — spoiler alert : je n’ai sauvé que les documents. J’ai traversé le hall en boitillant, comme une sorte de dinde blessée, tout en répétant dans ma tête un mantra bien connu : « Je vais être riche, tellement riche, que je vais engager quelqu’un pour gérer ce genre de situation... »

Quand je suis finalement revenue à mon bureau, la réceptionniste, dans un élan de bienveillance passive-agressive, m'a tendu un pansement. « Vous avez un peu saigné sur le tapis », m'a-t-elle dit avec son sourire de jeune diplômée, celle qui rêve probablement de prendre ma place un jour. Moi, j’ai juste levé les yeux et murmuré : « Merci. C’est bien de voir que quelqu'un ici sait gérer les vraies crises. »

À ce moment précis, j'ai compris que j'étais Bridget Jones après tout. Mais sans le Mark Darcy qui viendrait me sauver. Juste moi, mon ego et ce fichu ascenseur.

Je pourrais vous dire que la journée s'est bien terminée, mais qui serait assez crédule pour me croire ? Au lieu de ça, j'ai terminé en me répétant une citation de Yes Man pour garder la tête haute : « Le secret de la confiance en soi, c'est d'oser. » Et moi, je ne manque jamais d'audace. Je suis la reine des maladroits, après tout, mais aussi celle qui, malgré tout, reste toujours debout.

Avec, en prime, un pansement sur le talon.


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